4. La mise en œuvre suicidaire.
Le passage à l’acte concret. Cette quatrième et dernière phase représente le moment où la personne met effectivement en application le plan qu’elle a élaboré.
Elle passe de la planification à l’action réelle, engageant les moyens qu’elle a préparés pour tenter de mettre fin à sa vie.Ce
Ce moment peut survenir de manière calculée, selon le calendrier prévu, ou être précipité par un événement déclencheur supplémentaire qui vient renforcer la détermination ou créer une impulsion irrésistible.
L’exécution du plan.
La personne suit les étapes qu’elle a mentalement ou concrètement préparées : elle se rend au lieu choisi, utilise les moyens qu’elle a rassemblés, et entreprend l’acte suicidaire lui-même.
Dans certains cas, l’exécution se déroule exactement comme planifié. Dans d’autres situations, des imprévus peuvent survenir, la personne peut éprouver des difficultés pratiques, ressentir une résurgence d’ambivalence au dernier moment, ou être interrompue par des circonstances externes.
La tentative de suicide.
La tentative peut être interrompue par divers facteurs avant que la mort ne survienne. L’interruption peut être le fait d’une tierce personne qui découvre la situation et intervient pour sauver la vie de la personne. Cela peut être un membre de la famille, un ami, un voisin, un passant, ou les services d’urgence alertés par des signes avant-coureurs. L’intervention rapide et la qualité des premiers secours et des soins médicaux sont déterminantes pour la survie et la limitation des séquelles physique.
L’auto-interruption de la tentative.
Parfois, c’est la personne elle-même qui interrompt sa tentative. Au dernier moment, elle peut être submergée par la peur, par un regret soudain, par une résurgence du désir de vivre, ou par la prise de conscience brutale de l’irréversibilité de son geste. Elle peut alors appeler elle-même les secours, alerter quelqu’un, ou prendre des mesures pour inverser le processus déjà engagé. Cette auto-interruption témoigne de l’ambivalence profonde qui persiste même au moment du passage à l’acte.
Le suicide .
Dans les cas les plus tragiques, la tentative aboutit effectivement à la mort de la personne. Le suicide représente l’issue fatale du processus suicidaire, laissant derrière lui un immense traumatisme pour les proches, la famille, les amis, les collègues et parfois des témoins. Chaque suicide est une perte dévastatrice qui aurait pu être évitée avec une identification précoce des signes, une intervention appropriée, et un accompagnement adéquat de la personne en souffrance.
Le risque élevé de récidive
Après une tentative de suicide non létale, le risque de récidive reste extrêmement élevé, particulièrement pendant les jours, les semaines et les mois qui suivent la tentative. Cette période post-tentative est une phase critique qui nécessite une vigilance soutenue et un accompagnement intensif. Les statistiques montrent que les personnes ayant fait une tentative de suicide ont un risque significativement plus élevé de mourir par suicide ultérieurement par rapport à la population générale.
La période critique post-tentative
Les premiers jours et premières semaines après une tentative constituent une fenêtre de vulnérabilité particulière. La personne peut ressentir un mélange complexe d’émotions : soulagement d’être en vie, honte d’avoir tenté de se suicider, culpabilité face à la détresse causée à ses proches, déception d’avoir « échoué », ou persistance du désir de mourir. La souffrance psychologique qui a motivé la tentative initiale n’a généralement pas disparu et nécessite une prise en charge thérapeutique appropriée et prolongée.
La nécessité d’un suivi intensif
Après une tentative, il est absolument crucial que la personne bénéficie d’un suivi psychiatrique et psychologique régulier et intensif. Ce suivi doit inclure une évaluation approfondie des facteurs de risque persistants, un traitement des troubles sous-jacents (dépression, troubles anxieux, addictions, etc.), une psychothérapie adaptée, et la mise en place d’un réseau de soutien solide. Le plan de suivi doit également inclure des stratégies de prévention de la récidive, l’identification de signaux d’alarme personnels, et l’établissement d’un plan de sécurité pour les moments de crise future.

