3. La phase de programmation (planification).
La nature critique de cette phase.
La phase de programmation constitue le moment le plus dangereux du processus suicidaire, celui où le risque de passage à l’acte devient imminent et majeur.À
A ce stade, la personne est passée de l’intention à la planification concrète, ce qui indique une détermination accrue et une diminution significative de l’ambivalence.
L’urgence d’une intervention professionnelle devient absolue car le passage à l’acte peut survenir à tout moment, parfois de manière impulsive suite à un événement déclencheur.
L’élaboration d’un plan concret et structuré.
La personne ne se contente plus de réflexions vagues, elle développe un plan détaillé et cohérent pour mettre fin à ses jours. Ce plan devient de plus en plus précis et structuré au fil du temps. Elle envisage systématiquement tous les aspects pratiques de l’acte suicidaire.
Le choix d’une méthode.
La sélection d’une méthode particulière de suicide représente une étape décisive dans la planification..
La personne identifie un moyen précis qu’elle juge accessible, adapté à sa situation, et suffisamment létal pour garantir la mort.Ce
Ce choix peut être influencé par plusieurs facteurs : l’accessibilité de la méthode, les connaissances de la personne sur sa létalité, ses peurs personnelles concernant la douleur ou la défiguration…
La détermination d’un lieu précis.
…
La fixation d’un moment précis.
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La procuration des moyens nécessaires.
….
Les préparatifs d’ordre personnel.
Parfois, la personne entreprend de mettre de l’ordre dans sa vie avant de mourir. Cette mise en ordre peut prendre plusieurs formes et constitue un signe d’alerte important pour l’entourage. Elle révèle que la personne se projette concrètement dans sa mort imminente et souhaite laisser ses affaires en ordre.
- La rédaction de lettres ou messages d’adieu
- La mise en ordre des affaires personnelles.
- La distribution de biens personnels
Le calme apparent trompeur.
Un phénomène particulièrement déstabilisant et dangereux est l’apparition d’un calme soudain et d’une amélioration apparente de l’humeur chez la personne suicidaire. Après des semaines ou des mois de souffrance visible, d’agitation, d’anxiété et de désespoir, la personne semble soudainement aller mieux, paraît plus sereine, plus paisible, voire souriante.
Ce changement est souvent interprété à tort par l’entourage comme un signe de guérison ou de sortie de crise.
L’explication du calme.
En réalité, ce calme apparent résulte du soulagement psychologique que procure la prise de décision définitive de se suicider et l’élaboration d’un plan concret. La personne a trouvé une « solution » à sa souffrance et sait que celle-ci prendra bientôt fin. L’anxiété liée à l’incertitude et à l’indécision diminue car elle a désormais un plan d’action clair.
Ce soulagement paradoxal est extrêmement dangereux car il peut tromper les proches et les soignants, conduisant à un relâchement de la vigilance au moment précis où le danger est maximal.
L’urgence absolue.
Cette phase de programmation nécessite une intervention immédiate, intensive et professionnelle. Le risque de passage à l’acte est très élevé et peut se concrétiser dans les heures ou les jours qui suivent. Il est essentiel de rompre l’isolement de la personne, d’assurer une surveillance constante, de limiter l’accès aux moyens létaux, et de mettre en place rapidement un suivi psychiatrique intensif, voire une hospitalisation si nécessaire pour assurer la sécurité de la personne jusqu’à ce que la crise soit passée.

